LE DÉVELOPPEMENT DU eCOMMERCE

10 novembre 2010

LE DÉVELOPPEMENT DU COMMERCE ÉLECTRONIQUE

À consulter la publication du dernier indice du commerce électronique  (ICEQ) du Centre Francophone d’informatisation des Organisations (CERFIO), on constate qu’entre les mois de janvier et avril 2010, c’est 962 millions de dollars qui ont fait l’objet de cyberachats, soit une augmentation de 30% par rapport à la même période de l’année précédente, et du même coup, les chiffres montrent une croissance de 11% du nombre des adultes qui ont fait des achats en ligne. On y remarque que plus d’une personne sur 5 ont fait des achats en ligne, chaque mois, au cours du premier trimestre de 2010. Les indicateurs montrent une importante croissance du phénomène et qu’il s’agit d’une tendance lourde à la consommation. Celui-ci s’accentuera avec l’usage grandissant des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et LinkedIn qui favorisent le partage d’information et d’opinion et les références personnelles sur les produits. Les consommateurs sont en train de changer profondément leur comportement en matière d’achats et cette tendance à la hausse est comparable à celle observée actuellement ailleurs au Canada, en France et aux États-Unis.

L’ICEQ permet aux dirigeants québécois de prendre des décisions encore plus éclairées sur leurs stratégies d’affaires et aux économistes de mieux suivre ce phénomène. Ces achats se font tant sur des sites marchands que sur des portails de transactions électroniques entre consommateurs (eBay, par exemple). Ces données devraient permettre aux dirigeants québécois de prendre des décisions encore plus éclairées sur leurs stratégies d’affaires. Mais qu’en est-il de la situation?

Bien que la grande majorité des PME québécoises soit branchée (87 %) à l’Internet et que 56 % dispose d’un site web, seulement 13% de ces entreprises offre la possibilité de faire des achats en ligne. Une situation qui n’a pas beaucoup évoluée depuis 2007. Parmi les entreprises branchées à l’Internet, le secteur du commerce de gros et de détail présente un écart négatif de près de 20 %, 73,4 % contre 93,3 %, comparativement au secteur des services et au secteur manufacturier. Cette situation fait perdre des millions de dollars à l’économie québécoise. Étant donné que les sites québécois offrent peu de possibilités, les consommateurs sont obligés d’acheter ailleurs au Canada ou encore aux États-Unis. La situation en région Gaspésie Îles-de-la-Madeleine devrait présenter un portrait inférieur parce que le taux de branchement est moins élevé en région que dans les centres urbains de Montréal et Québec, et que l’accès à l’Internet à haute vitesse n’est pas encore complètement uniforme pour l’ensemble des entreprises de la région.

LES ACHATS EN LIGNE

Le sujet des fuites économiques régionales au profit des pôles régionaux et urbains était abordé, au cours des derniers jours, dans des médias régionaux et locaux et faisait aussi l’objet de préoccupations de certains élus municipaux et intervenants du secteur économique au cours des dernières semaines. La disponibilité et la variété des produits, la mobilité des personnes, l’expertise professionnelle spécifique, les prix concurrentiels sont souvent des éléments explicatifs de ces fuites économiques. À ces éléments, il serait aussi bon d’analyser l’important sous-développement des formules eCommerce par nos commerçants régionaux et locaux.

Que ce soit pour des produits, les livres, les souliers, les vêtements, les jouets, les fleurs et même les pneus d’automobile ou encore des services, les voyages, les assurances, les institutions financières, de plus en plus de consommateurs croient qu’il y a des avantages à acheter en ligne. Le déploiement régional des grandes chaînes de consommation et la gestion informatisée de la chaîne logistique : Exposition, achat, facturation, expédition, et livraison sont des vecteurs importants de la diminution de la valeur des achats et du nombre de consommateurs auprès des commerçants de la région. 

Certes, les systèmes de gestion de relations clients (CRM Customer relationship management) ne sont pas à la portée des budgets de toutes les entreprises et le retour sur l’investissement pas assuré, mais des solutions à 600.00 $/ année/ utilisateur arrivent sur le marché, des applications eCommerce qui sont gratuites pour moins de 10 produits au catalogue et la possibilité d’utiliser sa page Facebook  ou encore son compte Scribd pour certaines activités commerciales, notamment pour la vente de livres, sont des avenues qui pourraient permettre l’initiation au commerce en ligne sans demander d’importantes ressources financières et mettre l’entreprise en péril.

La participation active aux réseaux sociaux, dont beaucoup de tribunes vantent les mérites au regard des gains en chiffre d’affaires est aussi à explorer afin de diminuer le volume des fuites économiques régionales. Une relation client plus personnelle via les outils présents dans les réseaux sociaux pourrait apporter, à l’expérience de certaines entreprises au cours des derniers mois, une fidélisation de la clientèle. Mais cette participation demande une réflexion sur le plan stratégique de l’entreprise et comporte aussi un coût non négligeable en temps pour entretenir des liens significatifs avec les consommateurs. S’y lancer de manière décousue, sans l’engagement et la persévérance apporte des risques d’échecs importants.

Pour ce constat de retard important du commerce électronique au Québec et dans la région, il faut se questionner sur le support qui a été apporté tant au niveau provincial que local auprès des entreprises afin de leur faire connaître, comprendre et utiliser ces nouvelles technologies. Très peu de ressources gouvernementales ont été déployées pour soutenir les entrepreneurs et commerçants dans l’utilisation des TI. Le déploiement du gouvernement en ligne et l’implantation de parcs technologiques dans les centres urbains ont accaparé la très grande majorité des ressources financières au détriment de la formation et du support aux entreprises sur le terrain. La capacité de comprendre et d’utiliser ces technologies, certains parlent d’analphabétisme, de ceux qui ne sont pas des natifs du numérique, les personnes nées après 1990, a des impacts sur le déploiement de ces technologies et leur utilisation dans les affaires. Dans le guide de consultation du MDEIE, «VERS UNE STRATÉGIE DE L’ENTREPRENEURIAT» , pour les prochaines années, 2013 à 2018 aucune note sur un possible axe d’intervention dans l’utilisation des TI par les entreprises n’est présente. En considérant que seulement 9 % des budgets de soutien à l’entrepreneuriat en 2009-2010, est dévolue à la pérennité et à la croissance des entreprises, le retard risque de s’accentuer si la stratégie commerciale du commerce électronique n’est pas supportée par les gouvernements.

LES PREMIERS PAS

Pour les entreprises de la région, certaines actions sont à entreprendre pour rattraper la parade du eCommerce. Elles demandent peu de ressources financières et sont à la base du développement du eCommerce. La création d’un compte courriel gratuit pour chacun des employés de l’entreprise, l’élaboration et le mise en ligne d’une vitrine corporative (site web), à partir d’outils gratuits de l’Internet, présentant l’entreprise, les produits ou services, les personnes contacts et les coordonnées, la réalisation d’un bulletin courriel à l’intention de la clientèle, l’insertion des coordonnées électroniques sur les formulaires et papiers d’affaires de l’entreprise, l’analyse et la diffusion de la performance du site web de l’entreprise auprès des employés permettent de prendre contact et d’explorer les processus autour des TI. Ils sont un bon moyen de sensibilisation auprès du personnel de l’entreprise et de les préparer au développement du eCommerce. Entretemps, la direction de l’entreprise doit entreprendre une réflexion sur sa stratégie Internet concernant l’utilisation des réseaux sociaux, l’interactivité avec la clientèle et l’utilisation de système eCommerce dans le développement de ses affaires.

« Une marche de 1000 km commence par un pas», (proverbe chinois).

Avez-vous songé au développement des affaires de votre entreprise sur l’Internet?

Références

Le Blog de Samuel Parent

http://fr.titaninteractif.com/index.php/2010/01/27/est-il-trop-tard-pour-se-rattraper/

Affaires Web

http://www.lesaffairesweb.com/2010/02/01/reseaux-sociaux-et-strategie-internet-un-pensez-y-bien/

Le blog de Diane Nadeau

http://www.dianenadeau.ca/2010/10/le-retard-numerique-du-quebec-2010-toujours-pas-de-plan/

Le blog de Luc Gendron

http://aryane.com/2010/10/17/manifeste-pour-un-plan-numerique-quebecois/

Comment ça marche.

http://www.commentcamarche.net/news/5853449-les-reseaux-sociaux-s-imposent-dans-les-pme-selon-une-etude-de-salesforce

Le blog de Michelle Blanc

http://www.michelleblanc.com/2009/10/14/impact-medias-sociaux-regions-eloignees/

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